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merveilleux morceaux, ici pour la joie du colon, là pour le plaisir du prospecteur. Je la connaissais en partie : à l’ouest, des terres grasses, d’un riche humus où le colon besogneux devenait vite cultivateur prospère ; là, plus au nord, terrain rocailleux, sec, rougeâtre. Il ne permet qu’une végétation pauvre où de maigres arbres cherchent à faire courir leurs racines sur l’échine d’énormes blocs granitiques enfouis aux profondeurs du sol. Ici, il laissait pousser des arbres, nombreux et pressés, d’une tenue magnifique, avec écorce lisse qui annonce la santé et la richesse de la terre d’où ils sortent. J’avais connu la terre du colon, de l’agriculteur des bords de la Baie-des-Pères ; je voulais connaître plus à fond cette partie de la ceinture minéralisée de Kirkland Lake et qui comprend le district d’Opasatika.

Je m’adressai à Auguste Renault dont la figure rose s’illumina aussitôt sous les blanches spirales d’une nouvelle cigarette qu’il venait d’allumer.

Auguste Renault n’a pas le moins du monde la prétention d’avoir découvert le Témiscamingue minier : « Bien des gens », dit-il, « s’en sont chargés et s’en chargent encore. » D’ailleurs, comment découvrir quelque chose de nouveau en notre temps de radio et d’automobiles ? Et pourtant, il existe des réflexes invincibles. Il faut que le vieux vagabond cligne les paupières