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moyens de l’amour et du travail, aux palpitations de la vie ?… Il y a à boire et à manger dans cette gigantesque randonnée de nos prospecteurs… Il y a des souvenirs aussi, et même des échappées sur la poésie mécanique et populaire de cette fin de demi-siècle…

— En effet, mon cher M. Lasnier, ils m’apparaissent toujours un peu comme des héros, ces fouilleurs de terre, ces êtres de liberté, de gloire et de joie, pleins des ivresses de l’espace et de cet élan un peu fou vers l’aventure et vers l’inconnu…

Durant cette espèce de concours déclamatoire auquel, d’ailleurs, se prêtait le paysage ambiant, la lune s’était levée tout de bon, dorant et argentant tour à tour le monde, et dans le ciel clair, il y avait l’errance des étoiles qui parcouraient, au-dessus de nous, leur cycle immuable. Sous cette clarté céleste, ce fut en vain qu’un fanal qu’Auguste Renault venait d’accrocher à la porte du campe, allongeait sa clarté en éventail sur un troupeau noir et pattu de troncs dépouillés par un récent incendie, tout près de là…

Auguste Renault, qui n’avait fait jusque-là qu’écouter avec cette philosophie que distillent le grand air, la nuit ou le plein soleil, prit à son tour la parole :

« Je l’ai souvent dit, le sous-sol du nord-ouest québécois est d’une richesse inouïe. Mais ces trésors, il faut les extraire. Et pour les tirer