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UN SOIR, AU BORD DU LAC-DES-ÎLES


Un soir d’un des derniers étés.

Auguste Renault, ce vétéran des prospecteurs du Témiscamingue, au seuil de son « campe » au bord du Lac-des-Îles, regardait venir le temps… C’est nous qui arrivâmes inopinément dans son champ visuel. Nous venions de Kanasuta, de l’autre côté du lac. Enlevée par nos rames, notre « verchères » se soulevait comme avec deux ailes ; et la forêt, à terre, qui s’assombrissait, et le lac, dont les flots se mordoraient sous les dernières lueurs du jour, se livraient un combat pour notre conquête. Ce fut la forêt qui l’emporta. D’une seule coulée, notre regard en prit connaissance en même temps que du « campe » qui s’y appuyait avec sérénité.