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qu’aujourd’hui. Pourtant, on n’entend que plaintes sur la platitude de notre temps dans le plan poétique pur. On s’imagine notre siècle sans décor aucun. Le merveilleux moderne n’est cependant pas embué des brumes du Moyen-Âge. Il se tient dans les faits ; dans les découvertes et dans les attentes. Il est dans les événements et dans leurs résultats. Il est dans tout ce qui se passe de nos jours. C’est la voix du Pape de Rome ou du Roi d’Angleterre entendue à la minute même où ils parlent pour les nordiques américains au fond de leurs tentes dressées aux contreforts des pôles ; c’est l’avion surgi sur nous du fond de la « mer ténébreuse », venant de la lointaine Europe ; c’est, pour le cas qui nous occupe, l’histoire de ce vieux prospecteur du nord-ouest québécois qui, voulant conquérir, le cœur d’une femme qui l’aime mais qui ne veut pas l’épouser tant que son marteau-piqueur ne frappera pas une mine qui les rendra riches, atteint, un jour, dans un ahan énergique, l’effleurement d’une mine qui, en quelques mois, fera surgir de la solitude deux villes et enrichira le trésor mondial de plusieurs douzaines de millions…

Et tel est le merveilleux de la découverte de la mine de Noranda.

Edmund Horne prospectait depuis de longues années dans le Nord Ontario. Jusque-là, bien peu de coups de pic heureux ! Mais il ne se