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avait été appelé à témoigner devant une commission d’enquête de son pays qui voulait connaître les résultats des voyages de Jacques Cartier. Ce matelot, Clément de Odelieu, raconta qu’il avait vu, en juillet 1642, dans un port « de la grande baie du Saint-Laurent — le Golfe — les trois nefs de France ; que les compagnons de Cartier avaient dit aux Basques qu’ils étaient allés visiter dans leurs barques, que le Malouin voguait vers la France avec « neuf barriques de minerai d’or, sept barriques d’argent et quantité de perles et de pierres précieuses ». Quand ils prenaient du galon, ces Basques !…

Toujours est-il que Jacques Cartier se hâta de retourner en France où il soumit au grand maître des mines et minières les « métaux précieux » qu’il apportait et qu’il avait recueillis sur les bords de la rivière de son nom, à Charlesbourg-Royal. Hélas ! l’examen chimique auquel on soumit ces « trésors » fut un désastre. La poudre d’or était tout simplement de la pyrite de fer. Quant aux diamants, ces « petites pierres faites et taillées en pointes de diamant », ils furent reconnus comme des parcelles de houille. On s’en gaussa en France, et l’on affligea la Sagesse des Nations d’un nouveau dicton : « Faux comme un diamant du Canada ».[1]

  1. « Jacques Cartier », par Chs. de La Roncière.