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bury. Elle est due exclusivement aux efforts dé­terminés du pionnier de nos prospecteurs qué­bécois et à la prescience qu’il avait depuis plu­sieurs années de l’existence en terre québécoise de la même formation que celle de Kirkland Lake.

Auguste Renault, qui vit encore et qui pros­pecte toujours, comme il a fait depuis plus de quarante ans malgré ses soixante-treize ans, a eu, comme on peut s’en douter, une existence assez aventureuse. Sa résistance, son enduran­ce physique, son splendide entêtement se sont faits aux proportions des espaces qu’il a parcourus.

Quel Homère dira l’abnégation, le courage, la volonté et l’énergie de ces hommes qui parti­rent à la conquête de la moderne Toison d’Or, n’ayant devant eux que l’inconnu, des solitudes vierges se perdant à l’infini ? L’or qui, dans les villes, partout, coule entre les doigts comme l’eau primitive, ne laissant pas de traces, sait-on ce qu’il a coûté de patience, d’attente et de lon­gue expérience au mineur solitaire ? Ils n’ont pas encore eu de poète pour les chanter, nos aventuriers de l’ouest québécois qui sont venus vers la « terre qui paye » pour y chercher sinon la fortune du moins l’assurance d’une vie libre, loin des règles étroites de nos civilisations. Au­cun artiste n’a encore gravé leurs exploits au Temple de Mémoire, leurs misères et leurs joies