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naux. Nous nous plaisions, dans notre enfance, aux contes où des êtres merveilleux prenaient naissance et s’emparaient de nous jusqu’à ce que la raison les eut réduits à néant. Oh ! les contes de notre enfance !…

Mais les contes modernes… que nous racontent sans le savoir les journaux !… Ils sont plus nombreux, plus épars, plus bourdonnants que jamais ; et si pleins de merveilleux !

Du merveilleux ?… Mais oui, à la portée de notre œil, de notre oreille. C’est tout ce qui se passe autour de nous. Le merveilleux, ce sont les avions « hurricanes » qui sillonnent l’air à quatre cent milles à l’heure ; c’est le cheminement de la télévision à travers les orages de l’espace ; c’est la transfusion du sang d’un individu dans les veines d’un autre ; c’est la piqûre d’un sérum psycho-psychologique ; le ski nautique, les modernes jouets mécaniques, les dessins animés, le rasoir électrique ; c’est le rayon ultra-violet ; c’est la machine à écrire, qu’on emporte en avion ; c’est la photographie d’une reine-abeille pondant entourée de sa cour ; c’est… c’est encore une fois, tout ce qui nous entoure, nous environne, nous précède, nous accompagne, nous suit ; c’est, en un mot, la vie moderne.

C’est l’éclosion de villes ordonnées, cataloguées, classées en quelques mois seulement parmi celles, avec leurs privilèges, que des années et