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phes, dont le neveu du Découvreur, Jacques Noël, nous ont conservé quelques particularités, on aurait pu lire les indications suivantes : À l’embouchure d’une rivière où l’on reconnaît l’Outaouais : « Par le peuple du Canada et Hochelaga, il est dit que c’est ici où est la terre de Saguenay, qu’elle est riche et abonde en pierres précieuses ».

Il a oublié l’or et le cuivre rouge ; mais il croyait encore aux pierres précieuses. C’est-à-dire que Cartier avait trop écouté les élucubrations de Donacona qui était, semble-t-il, un hâbleur de première force. On sait qu’en mai 1536, quand, de Stadaconé, Cartier retourna en France, il amena avec lui ce chef indien. Or, à peine arrivé à Saint-Malo, Donacona certifiait « avoir vu de ses yeux infiny or, rubys et aultres richesses et hommes blancs comme en France et accoutrez de draps de laine ». Là, il prétendit même avoir vu des « pigmées ingambes, gens qui ne mangeoient ni ne digeroient et n’évacuoient que de l’urine »…

Et c’est pour avoir prêté l’oreille à ces bilevésées du chef Donacona, dit M. Charles de La Roncière, que Jacques Cartier se verra ranger par Rabelais parmi les cosmographes de chambre victimes des « ouy-dire »…

C’est à croire que ce brave Donacona avait lu Pline qui parle d’« astomes » qui, aux derniè-