Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/163

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 163 —

fiance unanime en l’avenir ne transforme pas en un jour le caractère inné que chaque race porte au plus profond de la moelle. Encore moins modifie-t-elle les traits du visage, la structure du squelette, le dessin du crâne, la couleur des cheveux et la peau.

Aussi, huit fois sur dix, l’observateur, sur la vérendah de son hôtel, peut-il identifier les individus divers qu’il voit passer devant lui, simplement par l’apparence ; voici un Juif, un Polonais, un Russe, un Irlandais, un Canadien, etc.


Deux saisons se sont à peine passées que dans la nouvelle concession, des maisons de planches et de cartonnage, prenant la place des « shacks » et des tentes, se pressaient les unes contre les autres, s’épaulaient, se soutenaient, ayant poussé l’une à côté de l’autre, comme champignons après une averse, toutes présentant un aspect chaotique et désordonné. Elles s’esquissaient, de tous similis, comme du linge à sécher sous le soleil qui, certains jours, prend sa revanche de la récente chute de pluie. Légères ou massives, hautes ou massues, droites ou de guingois, quelques-unes toujours en construction, en « perpétuel devenir », elles étaient, chacune, de modèle différent, car les prospecteurs les élevaient de leurs mains avec l’aide de « lumbermen ». Les matériaux étaient uniformément les mêmes : parois de bois recouvertes de carton bitumé.