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cisco, accompagnant en 1849 le débarquement de 80,000 aventuriers venus de tous les coins du globe ; celle qu’a vu se dérouler Melbourne qui, en trois hivers, voyait passer 100,000 prospecteurs en route pour les placers australiens ; enfin, celle du Klondyke qui reste un mouvement presque unique au monde, unique par les souffrances qui attendaient les 70,000 hallucinés accourus de tous les points du monde, chercheurs d’or improvisés, pour la plupart, ignorant tout du « Wild » arctique et de son terrible climat qui, en quelques mois, faisait périr, entre Stagway et Dawson, des milliers de malheureux, les uns gelés, les autres engloutis par les avalanches, ceux-ci noyés, ceux-là, victimes des fièvres et du scorbut…

Non, rien de tout cela dans la ruée pacifique, débonnaire, calme, vers notre nord-ouest québécois…

Val d’Or est la dernière-née de nos villes minières. Elle a surgi soudain de la plaine abitibienne, issue de la route, peut-on dire ; la route qui part d’Amos, qui pénètre dans la vallée du lac de Montigny ; petite route de colonisation d’abord mais qui se prolongea vite à travers tout le pays ; qui désormais, bien vivante, se dirige vers les rivages imprévisibles de l’avenir.