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premier agent des terres, M. Hector Authier, arriva sur les lieux ; puis les colons commencèrent à affluer qui lancèrent, avec l’ardeur qui caractérise notre race, une première offensive contre la forêt vierge. Renouvelant les prouesses de ceux qui, venus avant eux, colonisèrent la vallée du Saint-Laurent, ils surent vite renverser des obstacles quasi insurmontables. En moins d’un quart de siècle, ils accomplirent une œuvre formidable : des villes, plus de trente paroisses, une dizaine de missions, de 800,000 acres de terres acquises, plus de 150,000 acres en défrichement et en culture ; une exploitation forestière qui produit plus de trois millions de dollars par année ; bref, un comté nouveau ajouté sur la carte électorale du Québec.

Les prospecteurs devaient venir après les colons et remplir une non moins formidable tâche : celle d’ajouter, à même le sous-sol de cette partie du pays, à la richesse du monde, en or, la somme de plus de cent millions en quelques années seulement. Honneurs aux pionniers de l’Abitibi ; colons, forestiers, prospecteurs !

On a chanté, en maintes occasions, l’épopée colonisatrice du nord-ouest du Québec. Mais on ne connaît pas encore suffisamment les émouvantes péripéties de la « stampede » de cette nouvelle Alaska qui ne ressemblera jamais cependant à celle qu’a suivi la ruée, tragique souvent, et qui a provoqué la naissance de San Fran-