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être la route nouvelle des Indes aux richesses de légende… Mines d’or et d’argent dont l’emplacement est arraché par les conquistadors portugais aux Indiens suppliciés… premiers aventuriers venus d’Europe sur des frégates vermoulues, tremblant de désir et de terreurs superstitieuses, ravageant l’Amérique naissante !…

Val d’Or !… est-ce l’évocation des grandes ruées historiques, des jours fabuleux de la fureur du grand « rush » alaskien ; de la course de centaines de milliers de rudes hallucinés vers les rives de l’Amérique du Sud à travers les dangers de l’humide et traître forêt vierge ?…

Encore que les petites villes du nord-ouest de Québec soient surgies de terre en peu de temps, on ne peut dire qu’il en fut comme dans le Haut Yukon, où des villes-champignons sont nées en une nuit, au bord d’un lac ou d’une rivière, comme Bennett City qui, au fort de la grande ruée de 1898, se construisit et abrita 10,000 aventuriers en vingt-quatre heures… Il est vrai que ces villes ne sont plus aujourd’hui habitées que par des colonies d’écureuils ou autres bêtes qui ont pris possession des cabines abandonnées par les hommes.

En sera-t-il ainsi, un jour, de Val d’Or ? Viendra-t-il un temps où les maisons et les édifices de Val d’Or, effondrées, prendront mine de caricatures, héritières de toutes les malfa-