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nord de la rivière Lemoyne, sur les bords du lac Kietrawisik — canton Dubuisson — et au sein de l’étroite péninsule que l’on voit à l’ouest de l’Harricana.

Encore une fois, suivons nos trois prospecteurs. Encore que légèrement moins agités par la fièvre jaune, Maurice Bénard et les deux Boissonnault avaient en vain espéré en quelques heureux coups du hasard si complaisant parfois pour les mineurs. Mais il fut jusques-là pour eux plutôt avare de ses heureux caprices. Et pourtant, au cours de cette première randonnée, ils avaient effleuré le sol de Noranda. N’importe, à leur retour, ils étaient quand même contents. Ils étaient riches de magnifiques espérances.

Un mois plus tard, Maurice Bénard céda encore, sans plus tarder, à l’irrésistible attrait de ce pays abitibien. Il y retourna avec son frère. Cette fois, il descendit la rivière Harricana jusqu’au tracé du Transcontinental, à l’endroit où devait s’élever la ville d’Amos, chef-lieu de l’Abitibi. Alors, on ne voyait là que quelques cabanes de rondins qui abritaient les ingénieurs et les entrepreneurs du chemin de fer qui descendait des vastes plaines de l’Ouest vers Québec. Ils rencontrèrent là aussi les frères Jos. et Ernest Turcotte. C’était là tout Amos en novembre 1911 : une vingtaine d’hommes et deux femmes, l’épouse de M. Bishop, ingénieur résident,