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Mais le hasard est capricieux. Et le voyage se continuait, calme et sans histoire.

Le hasard !

Maurice Bénard, pendant qu’il pique et repique les pierres, pense à ce compatriote, Fred Larose, à qui un caprice de ce hasard a fait découvrir, quelques années auparavant un des plus riches gisements du Canada. Un jour Larose, prospectant d’arrache-pied au milieu d’un terrain rocailleux, voit tout à coup passer non loin de lui un renard rouge. Le temps de l’apercevoir et Larose lançait de toute sa force son marteau vers la bête qui continua de filer et… court encore. Mais l’instrument, manquant son but, frappa un bout de roche dont quelques éclats se détachèrent. Larose, ramassant son marteau, vit briller sous un rayon de soleil ces fragments de roche. Il les examina attentivement. C’était de l’or presque à l’état natif. Fred Larose avait découvert la riche mine de Cobalt. Oh ! l’heureux coup de marteau dont cependant dans la suite le pauvre Larose ne profita guère. « Sa » mine tomba entre les mains de syndicats plus fortunés que lui qui l’exploitèrent, on sait avec quel profit.

Maurice Bénard et ses compagnons prospectèrent, ici et là, jusqu’à l’endroit où se trouve aujourd’hui Rouyn. Ils n’eurent pas la chance de Fred Larose. Ils remontèrent d’autres rivières, traversèrent encore des lacs, frappant