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En ce vingtième siècle tumultueux autant que stupide, l’aventure est de tous les coins de la terre, et les prospecteurs, gens aventureux, sont toujours un peu bons chiens de chasse. Ils ont flairé au nord-ouest de Québec un nouveau Tanezrouft de la couleur ; et ils n’hésitèrent pas à se lancer dans cette vie difficile, implacable, du mineur ; vie à laquelle il faut se donner tout entier, âme et corps ; vie douloureuse souvent, parce qu’elle réclame une présence toujours active qu’elle oblige à d’incessants sacrifices ; vie d’aventures constantes que l’avènement de la machine, dont rêvèrent Léonard de Vinci et Jules Verne, il est vrai, a modifié sensiblement en la revêtant d’une défroque scientifique qui lui a fait perdre beaucoup de sa sauvage grandeur où la soif de l’or le disputait à l’attrait invincible de l’inconnu… Mais elle existe quand même, plus directe encore que moins romanesque…

Maurice Bénard et les frères Philippe et Sylvain Boissonnault étaient partis de Haileybury, via Cochrane. Ils arrivaient, quatre jours après leur départ, à la rivière Bellefeuille qu’ils remontèrent jusqu’au lac Robertson puis la traversèrent pour arriver, après un difficile et long portage, à la rivière Villemontel. De là, ils entreprirent la descente de la rivière Kinojévis dont ils voulaient étudier certains endroits des berges.