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cordages. Des yeux brillants dans des faces cuivrées se promenaient, vifs et fureteurs, de chaque côté de la rivière, cherchant les endroits où ils pouvaient avoir raison de soupçonner de la « couleur ». Car tous trois s’en allaient prospecter certaines régions de l’Abitibi où ils avaient entendu dire qu’il y avait de l’or et du cuivre, comme autrefois, quatre siècles auparavant, les sauvages d’Hochelaga, du haut du Mont Royal, montrant à Jacques Cartier le delta de l’Outaouais, lui avaient dit que là commençait le chemin d’un pays plein d’or, de cuivre et de pierres précieuses.

Jusqu’en 1911, ce pays de l’Abitibi était comme un livre fermé ; aussi inconnu que l’est aujourd’hui le territoire plus au nord de l’Ungava. Seuls, jusqu’alors, quelques arpenteurs, des chasseurs et des indiens avaient foulé quelques coins de cette contrée. Ici et là toutefois, on avait tenté une coupe de bois. Mais c’était à peine si le pays était indiqué sur la carte. On le disait glacial, inaccessible. Toutefois, des légendes laissaient entendre qu’il était riche en mines d’or et de cuivre. On parlait même de pierres précieuses, que sais-je ; comme autrefois. Des explorateurs avaient signalé d’excellente terre argileuse qui devait être fertile. Quoiqu’il en soit, il était visible que la forêt abondait en riches essences et que le gibier y pullulait. Tout ce territoire s’accompagnait d’un écheveau de ruisseaux, de rivièrettes et de lacs qui, apparaissant