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de larmes et de joies, de vies neuves et de morts rapides, aboutissant en définitive aux futures agglomérations de colons fondant les paroisses, de bûcherons faisant surgir les grandes usines et de prospecteurs élevant les villes minières champignons, tout ce monde se pressant maintenant tout le long de la route aquatique de l’Outaouais qui fut, peut-on dire, le Nil du Septentrion dont les rives en certaines parties allaient devenir comme une métropole à demi-sauvage encore, séjour archaïque au début, d’être rudes et robustes doués d’âmes qui savaient défricher ce qu’a de bon la vie dans les bruits du vent en haut des arbres de la forêt millénaire…

La belle histoire, encore un coup, que celle de cette route aquatique du bouclier canadien, aujourd’hui, du pays québécois de l’or et du cuivre !… Quelles fastes !… Encore une rafraîchissante plongée dans le passé. Comme toutes nos grandes rivières canadiennes, l’Outaouais, on l’a vu, fut une route militaire et commerciale en plein désert et dont les rives ne cessèrent jamais de retentir des rires et des chants de ceux, héros et simples engagés, qui y passaient. Toujours et surtout après la paix de 1701, la rivière des Outaouais, encore que plusieurs expéditions vers l’Ouest eussent pris la route du Haut St-Laurent, demeura longtemps le chemin des « pays d’en haut ». C’est par là que passa LaMothe-Cadillac qui s’en allait fonder