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Quelle belle histoire tout de même que celle de la vallée de l’Outaouais, au long de deux siècles ! Là, la tragédie la plus romanesque et la lutte pour la domination ont sévi de façon à enthousiasmer ces cœurs virils qui battaient dans les poitrines des d’Iberville, des de Troyes, des Maricourt et de tant d’autres coureurs d’aventures et chercheurs de gloire. Il y fut question de vastes forts avec des bastions de pierre, de navires de guerre, venus par le nord et tirant leurs bordées en bataille dans des eaux remplies de glaces ; et pour se rendre parmi les banquises de la Baie d’Hudson dans ce monde septentrional, des milliers d’hommes parmi les plus braves et les plus nobles de la France et de l’Angleterre, portant des noms de princes et de grands seigneurs, remontèrent à Grande Rivière… Et de cette sauvagerie du Nord, surgit une race d’hommes rudes et forts qui détinrent le pouvoir de vie et de mort, un peuple du « Wild » qui disparut quand un esprit plus vif, des chiens agiles et l’art du troc remplacèrent la poudre et les balles… La belle histoire !

Et si les anciens sauvages revenaient aujourd’hui dans l’Outaouais Supérieur, ils seraient bien surpris de trouver toutes ces villes et tous ces gros villages qui s’érigent sur leurs anciens terrains de chasse, ces usines, ces trouées à travers la forêt pour la transmission de l’électricité… Mais peut-être que dans le Nord, en-