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L’histoire de la rivière Outaouais est celle d’une grande partie du Canada à son origine. Des guerres sanglantes furent livrées sur ses bords entre les Iroquois et les Algonquins d’une part, les Hurons et les Français d’autre part, et l’on n’ignore pas que c’est dans une partie de l’Outaouais Supérieur, au Long Sault, qu’eut lieu, en 1660, l’héroïque combat où Dollard des Ormeaux périt avec ses dix-sept valeureux compagnons. De 1637 à 1693, les rives de la Grande Rivière ont constamment retenti des cris de guerre et de mort des peuplades indien­nes. Mais, après un dernier combat, en 1693, près de l’Île de Montréal, les Iroquois se retirè­rent définitivement de la vallée outaouaisienne, et la rivière, qui n’avait jamais cessé toutefois d’être utilisée malgré les dangers qu’elle offrait, fut fréquentée autant qu’après la paix de 1665 à la suite de l’heureuse expédition de M. de Tracy, et qui dura dix-huit ans.

Sur cette route passèrent donc les miliciens, puis les explorateurs, les coureurs de bois, les trappeurs, sans compter les indiens ; puis vin­rent les « voyageurs », les hommes de chantiers, les marchands et, pour accompagner tout ce monde, les missionnaires ; enfin, il y eut ensuite les colons qui devinrent les cultivateurs des nombreuses paroisses érigées tout le long de la rivière, du Saint-Laurent au Témiscamingue ; puis, enfin, ce furent les chercheurs de mines.