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XII



IL partit, Paul.

Il y a déjà un jour de cela que, chaudement emmitouflé dans le fond de la carriole, à côté de son père, qui, pour satisfaire ce caprice de son fils, n’hésitait pas à entreprendre pour lui le rude voyage de Québec, par le chemin Saint-Urbain, il avait jeté un dernier regard aux lieux de son enfance et dit un dernier adieu à ceux qui restaient…

En ce temps-là, on n’avait pas le chemin de fer entre Québec et le Saguenay. Nos ancêtres ne connaissaient pas le plaisir — si vraiment plaisir il y a — de s’embarquer un beau matin à Chicoutimi, à bord d’un train, et de souper, le soir, à Québec, après avoir passé la journée douillettement enfoncés dans la banquette capitonnée d’un wagon.

L’été, l’on pouvait faire le voyage, il est vrai,