il possédait au plus haut degré cette salutaire influence sacerdotale dont le peuple a tant besoin.
Il était depuis déjà plusieurs années l’âme de cette paroisse ; bénissant, consolant et, selon la parole divine, se faisant tout à tous…
Toutes les affaires, soit spirituelles, soit temporelles étaient entre ses mains et se maintenaient dans un état de prospérité extraordinaire ; et tout ce petit peuple, sous sa direction avait confiance en l’avenir ; sans lui, ce même avenir revêtait dans l’imagination de chacun les couleurs les plus sombres…
Comme on ne manquait jamais, dans les occasions difficiles, d’aller demander au bon prêtre, conseil, force et protection, Jacques Pelletier était allé, il y a quelques jours, déverser le trop plein de son cœur dans celui de son curé et l’avait supplié de détourner Paul de sa présente décision. Le prêtre, qui connaissait par cœur chacun de ses paroissiens, lui avait répondu : — Assurément, mon ami, cette idée chez ton Paul, a déjà fait du chemin et il sera difficile de la déloger, peut-être même impossible : il a l’enthousiasme et l’ardeur de tout ce qui est jeune ; mais j’essaierai…
La rencontre de Paul, en cet après-midi, était pour l’abbé Perron, une excellente occasion « d’essayer », et il la saisit aussitôt par les cheveux.