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fermier qui fume ses terres, disperse vingt fois par jour la bruyante gent volatile, quand il arrive, assis, les jambes pendantes, sur son tombereau d’engrais… Le soir, tout bruit cesse, s’éteint, et la ferme et ses habitants entrent dans le calme des journées finissantes… Là-haut, dans le ciel, passent et repassent des tourbillons d’oiseaux, émigrant vers des pays plus cléments ; à chaque tour de leur vol, ils lancent, en signe d’adieu, leurs cris, comme une fusée…

À cette époque de l’année, on rentre de bonne heure au foyer et l’on n’en sort plus de toute la soirée… puis ce sont les veillées d’automne si suaves dans leur simplicité et leur abandon.

Si le bonheur existe quelque part sur la terre, il est dans la vie de famille, dans l’amitié franche et cordiale des parents, dans les joies simples que l’on goûte sous l’œil de son père et de sa mère, au milieu de ses enfants, de ses frères et de ses sœurs… La vie de famille, elle est si belle que, suivant une parole divine, elle est aimée de Dieu et des hommes ; elle est si bonne que Dieu lui-même lui emprunte ses plus touchantes comparaisons… il nous aime comme un père, comme une mère aime ses enfants.

Malheureusement, cette vie de famille périt parmi nous. On ne se plait plus à rester chez