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lui d’un père peuvent, seuls, renfermer…

Que c’est triste pourtant une vie où il n’entre aucune voix sympathique ; où nulle parole amie ne se fait entendre !… Et ce n’est souvent que dans la tristesse et dans le malheur, que nous levons le cœur vers celle qui nous a bercés dans l’enfance et que nous l’appelons pour nous venir en aide… C’est en ces moments-là surtout que nous voyons ses larmes et que nous entendons ses gémissements. En ces tristes instants, même lorsque nous sommes parvenus à l’âge d’homme, nous la voyons encore, celle qui fut notre mère, pendant les terribles nuits, alors que le vent secoue à l’emporter le logis, nous la voyons, penchée sur notre berceau ; nous nous rappelons que, réveillés en sursaut par les secousses de la rafale, nous l’avons bien souvent entrevue, aux pâles rayons de la lune, agenouillée et priant pour son pauvre petit gars qui, mon Dieu ! en ce temps-là, ne courait pas grand danger… Notre mère, oh ! notre meilleur et notre plus doux souvenir !…