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où il y avait quelques lignes d’une écriture de femme et qu’il lut à Jacques.

Le papier disait :


Monsieur l’abbé,

Nous avons, depuis huit jours, parmi nos malades, un jeune homme du nom de Paul Pelletier et qui dit venir du village de Bagotville, Saguenay, Canada. Le pauvre enfant est atteint d’une fièvre typhoïde contractée à bord d’un navire qui venait d’Europe et à bord duquel il était chauffeur. Il était malade depuis deux jours quand on l’a amené dans notre hôpital. Son état est très grave ; il est même de mon devoir de ne pas vous le cacher, les médecins le condamnent et disent qu’il n’a plus qu’une couple de jours à vivre. Je vous écris afin que vous avertissiez ses parents de qui il parle sans cesse dans son délire.

Quand cette lettre vous parviendra, peut-être que notre pauvre malade ne sera plus de ce monde.

Votre tout dévouée,
Sœur Marceline, Supérieure.


— Du courage, brave Jacques !… dit le prêtre, quand il eut terminé la lecture de la lettre.

— Hélas ! j’en ai tant besoin… et j’en aurai,