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XXXI



JACQUES PELLETIER dormait, la tête lourde, sur une botte de paille, dans sa grange. Une sorte de pressentiment ou de chagrin venait de l’atteindre au milieu des torpeurs de la méridienne.

Au dehors, le soleil d’août rougeoyait et planait. Tout le village ne semblait plus, dans l’étendue des champs de chaume et sous la coupole agrandie du ciel, qu’une ligne de pauvres maisons muettes. L’on eût dit d’un village abandonné sous les splendeurs en éruption de l’été. Les animaux, appesantis, dormaient dans l’ombre maigre des clôtures et de quelques arbres. Pas un cri, pas un bruit de pas le long de la route poudreuse, à cette heure où, au milieu de l’activité fébrile des travaux de la récolte, tous les paysans font la courte sieste d’après dîner… L’azur lui-mê-