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XXII



ENCORE une fois, c’est Noël, la fête à la fois si mélancolique et si joyeuse, — la fête évocatrice des souvenirs heureux…

Là-bas, au village, l’église doit être illuminée comme en un rêve. Il y a des cierges, des fleurs, de l’encens et une grosse cloche qui carillonne gaiement ; si gaiement qu’elle semble avoir une âme et que de mignons anges s’amusent, ce soir, à la frapper à coups de marteaux : dig ! dig ! dong ! dig ! dig ! dong ! dig ! dong !… Tout le monde est en habit de fête ; les femmes bien enveloppées dans des pelisses de laine et les hommes calfeutrés dans de larges paletots au col relevé. Tous ont l’air heureux. Et, pendant que le silence s’établit au dehors, la foule des arrivants ayant diminué, l’orgue entonne un hymne triomphal et les naïfs et touchants noëls éclatent sous la