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on le voit, un résultat très médiocre et presque négatif.

L’ouvrier a reçu davantage pour un moindre effort ; mais la diminution des heures du travail et l’augmentation du salaire ont été entièrement annulées par la hausse correspondante du prix de la vie, hausse qui égale à peu près 15½ pour cent par rapport à la moyenne des prix qu’ils payaient pendant la période des seize ans…

Au Canada, nous avons tout ce qu’il faut pour vivre et y élever de nombreuses familles. Les salaires sont bons et le coût de la vie est moyen. Réfléchissons donc.

Ah ! si, au lieu de se plaindre toujours de la situation qui lui est faite, le cultivateur comprenait que lui seul peut jouir réellement de la vraie liberté, de l’air si bon et si pur qu’il ne trouvera jamais dans les centres manufacturiers, et sans jamais manquer de rien ; s’il comprenait que, tous les métiers exigeant du travail et des peines, le sien seul, en récompense de ce travail et de ces peines, peut lui offrir plus de compensations, de bonheur que tous les autres ; s’il apprenait cela à ses enfants, si, au lieu de leur faire prendre en horreur et en honte la vie de campagne, par ses plaintes et ses jérémiades de tous les jours, pour les pousser vers les villes, il leur montrait les avantages qu’il y a à posséder une bonne terre, à être