ses provisions.
Le résultat d’un tel état de chose était que les riches seuls pouvaient acheter des terres accessibles ; ceux seulement dont le courage et l’esprit d’entreprise dépassaient la moyenne, pouvaient hasarder des défrichements dans les pays perdus de l’intérieur et des montagnes. La masse commune des prolétaires, dont la foule croissait d’année en année, restait ainsi dans ces paroisses à l’état de journaliers besogneux : situation bien précaire dans un pays où le manque de capitaux et la rigueur de l’hiver rendent le travail salarié rare et peu fructueux. De là l’entraînement d’une partie de la population vers les pays limitrophes des États-Unis où l’attirait l’appât d’un salaire plus élevé et plus constant.
Nous avons dit, d’autre part, que le gouvernement n’avait encore rien fait pour la colonisation. Les tentatives d’établissements dans les cantons avoisinant les seigneuries, ces rares tentatives ne furent alimentées que par le courage et l’amour du travail de jeunes gens intelligents. Le gouvernement ne fit rien pour leur venir en aide.
Ce ne fut que vers 1845 que sollicité, pressé, il commença, enfin, à s’occuper plus énergiquement de la colonisation. Outre les grandes routes bien connues aujourd’hui et qui étaient déjà ouvertes à cette époque ; celles de