taient établis déjà aux États-Unis et dans l’Ouest. Six ans après, en 1850, le recensement des États-Unis constate qu’il y avait dans l’étendue de l’Union, 147,000 émigrants de l’Amérique anglaise, sur lesquels nous estimons que l’on pouvait compter 64,000 Franco-Canadiens, principalement établis dans les états de New-York, du Vermont, de l’Illinois, du Michigan, du Wisconsin, du Maine, de l’Ohio, du Massachusetts, du Minnesota et du Missouri. Depuis 1844, on le voit, l’émigration aux États-Unis avait fait des progrès considérables, puisqu’à cette époque, le nombre des canadiens-français résidant dans l’Union ne dépassait guère 34,000 âmes ; il avait donc émigré plus de 30,000 individus en l’espace de sept ans.
Il serait trop long de donner les statistiques de l’émigration de chaque recensement jusqu’à nos jours. C’est entre 1834 et 1855 que ce courant s’est manifesté avec le plus d’intensité. Disons en résumé qu’en l’espace de 40 ans, à partir de 1760, les États-Unis ont enlevé au Canada, au moins 100,000 personnes. Si l’on ajoute la moyenne du chiffre des pertes sur les levées annuelles des voyageurs de l’Ouest, soit, à peu près, 200 hommes, qui ne revenaient plus, ce qui fait 20,000 ; puis, le déficit produit avant 1760 par l’effet des coureurs de bois pouvant être estimé à