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Puyjalon

vigueur qui leur apportèrent un peu de cette protection nécessaire. À la suite de cette convention de Washington, par laquelle on s’engageait, aux États-Unis et au Canada, à protéger cette richesse que constitue ce peuple d’oiseaux de toute espèce, on créa des refuges et des sanctuaires pour eux. Le gouvernement de Québec s’associa aux autorités fédérales et l’on établit les réserves de l’Île Bonaventure, et du Rocher Percé, à Gaspé, et celle du Rocher-aux-Oiseaux, au nord-est des Îles de la Madeleine.

Les oiseaux de notre côte ont eu de bien bons amis dans les personnes du Dr John M. Clark, directeur du Musée géologique de l’État de New-York, du Dr P. Gordon Howitt, entomologiste du Dominion, de James M. Macoun, naturaliste adjoint de la Commission Géologique du Canada, et d’autres encore qui n’ont cessé de préconiser des mesures pour prévenir l’extinction complète des principales espèces d’oiseaux sauvages du bas du fleuve. Mais ils n’auront jamais eu d’ami plus sincère et plus désintéressé qu’Henry de Puyjalon qui, avant ceux que nous venons de nommer, s’est évertué, pourrions-nous dire, à demander en faveur de ses petits amis les échassiers et les palmipèdes du Labrador, et surtout pour ses chers eiders, la protection qu’il croyait leur être due à cause de leur importance commercial et de leur utilité. Car, d’après lui, tous ces oiseaux qui vont nicher, chaque printemps, sur la lisière du littoral, sur les îles et ilots qui le bordent ont à différents titres une importance commerciale dont nul avant lui, chez nous, ne s’était avisé, encore que partout ailleurs, elle ait été comprise et exploitée