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Puyjalon

notre Côte du Saint-Laurent serait aujourd’hui déserte, car toutes les espèces ornithologiques allaient être massacrées, et par les « braconniers-homardiers » dénoncés par M. de Puyjalon, et par ceux que nous appellerons les « braconniers-bandits » des côtes américaines et de Terreneuve…

Le vice-amiral Henry Wolsey Bayfield, auteur de la fameuse carte marine du golfe et du fleuve Saint-Laurent que tous les navigateurs consultent aujourd’hui, a sillonné pendant près de quarante ans, vague par vague, peut-on dire, les eaux de nos territoires canadiens, les grands lacs comme le fleuve et le golfe Saint-Laurent, les côtes de l’Anticosti, de la Nouvelle-Écosse, du Labrador et de l’Île du Prince-Edouard. Il a écrit le journal de ses voyages, fort intéressant comme on peut le penser.

Le 22 juin, 1833, à bord de son « Gilmare », il se rendait au havre de la petite Natashquan, quand il rencontra le célèbre naturaliste américain Audubon[1] qui, sur sa goélette « Ripley » et en compagnie de quelques étudiants, s’en allait sur les côtes faire des études sur les oiseaux aquatiques en vue de son grand ouvrage sur les oiseaux de mer de l’Amérique. En causant avec Audubon et ses compagnons, Bayfield apprit

  1. John James Audubon, 1780-1851. Célèbre ornithologiste américain d’origine française. Il fit ses études à Paris et y étudia le dessin. À son retour en Amérique, il parcourut toutes les régions les plus inexplorées de l’Amérique du Nord. Il étudia surtout les oiseaux. Vers la fin de 1830, il fit paraître à Édimbourg, le premier volume de ses « Oiseaux d’Amérique ». Plus tard, en 1846, parut à Philadelphie un autre de ses ouvrages : « Les Quadrupèdes d’Amérique ».