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Puyjalon

se renouvelant deux fois en vingt-quatre heures. Ces bassins sont éminemment propres à la reproduction du homard et l’on y rencontre souvent ce crustacé en quantité appréciable à l’époque de la ponte. On pourrait y créer presque sans frais des frayères naturelles. Il suffirait d’y transporter, après en avoir fermé au moyen d’un treillis en fil de fer l’issue en général très étroite les femelles œuvées. La question de nourriture serait quantité négligeable, les homards à cette époque recherchent surtout le zostère, ou herbe à Bernaches, sorte d’algue qui tapisse le fond de la plupart des anses et des baies communiquant avec la mer.

« Deux ou trois de ces bassins, alimentés avec sollicitude de femelles rapprochées de la ponte, — juin et juillet, je crois, — suffiraient à l’éclosion de plusieurs millions d’œufs, chaque animal portant sous les nageoires adventives caudales de dix-huit à vingt-cinq mille œufs. »

« Les réserves établies pour le homard peuvent coïncider avec les réserves établies dans le but de conserver et de propager le gibier ».

Dans son rapport de 1900, encore au chapitre des suggestions relatives au homard, Henry de Puyjalon suggérait la date du 15 août pour la fermeture de la pêche au homard alors fixée au 1er août. Il trouvait cette date prématurée encore qu’elle ne fut pas respectée. Il a vu, en effet, à la fin d’août, et même au commencement de septembre, des cages en pleine activité. Il en avait même compté dix-huit dans un espace restreint. Et il suggérait encore au gouvernement :

« Je ne sais si le département a pris garde ou sait que la plupart des constructions érigées pour la mise en conserve du homard sont établies sur le terrain du gou-