toral, sur les îles, ilots et rochers qui le bordent et le défendent des flots du large.
« Depuis que les usines de « paquetage » du homard ont été établies sur le littoral du Golfe », écrivait encore M. de Puyjalon dans un rapport qu’il rédigeait en 1900, « le gibier autrefois si abondant diminue dans des proportions les plus inquiétantes et il existe déjà des régions où il a été entièrement détruit. L’estuaire des rivières s’appauvrit également et il n’est pas jusqu’aux loups marins qui ne s’éloignent peu à peu des échoueries qu’ils avaient l’habitude de fréquenter. Tous les habitants de la Côte. — de Natashquan à Bonne-Espérance, — peuvent affirmer les faits que j’avance. »
Or, cette diminution du gibier était due à la multiplication des homarderies dont les propriétaires tuaient, sans restriction aucune, pour appâter leurs cages à homards, tous les oiseaux qui se présentaient à leur portée. Henry de Puyjalon estime que la Côte comptait à l’époque où il était garde-chasse et de pêche près de deux mille « homardiers-braconniers ». Il appelait ainsi les propriétaires des homarderies du Saguenay, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick, et surtout de Terreneuve, qui pillaient les nids des oiseaux de mer, tuaient ces derniers, détruisaient le jeune gibier dont ils appâtaient leurs cages, appauvrissaient ruisseaux et rivières dont ils sennaient le poisson, chassaient les loups marins à force de tirer des coups de fusil sur les roches à l’époque où ces pinnipèdes cherchent à s’approcher des échoueries.
Henry de Puyjalon rapporte, ce qui fait connaître assez clairement l’abondance du homard dans notre