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Puyjalon

longtemps on a recherché ce pinnipède pour ses riches attributs ! Quoi qu’il en soit, au temps de l’abondance de la morue, on a entendu maintes fois Henry de Puyjalon lancé le cri d’alarme, comme il l’a lancé à plusieurs reprises pour le homard.

On lirait avec intérêt à ce sujet les rapports que M. de Puyjalon faisait en 1896 et en 1900 en particulier alors qu’il prédisait une très grave crise du homard. Quelle richesse nous aurions acquise dans l’organisation scientifique et raisonnée des homardières ! D’autant plus qu’il est reconnu que consommé frais ou en conserves, le homard du Canada est l’un des plus succulents produits de mer. On aurait pu seulement en réprimant les abus, doubler alors la valeur du homard consommé chez nous et exporté.

Dans un numéro de l’année 1900 du Bulletin de la Société Géographique Américaine de New-York, M. R. Malcolm Kerr, consacrait une intéressante étude aux pêcheries maritimes. Au sujet de la production du homard, il faisait les observations suivantes que nous résumons.

La pêche du homard était autrefois fort abondante le long de la côte Atlantique, de la baie Delaware jusqu’au Labrador. Le principal habitat de ce crustacé se trouvait sur les côtes du Maine et de la Nouvelle-Écosse. On faisait alors des captures prodigieuses. Ainsi, dans la région du Maine, on recueillit en 1889 jusqu’à trente millions de livres de homard, et il y avait des pièces de 20 à 40 livres. Aujourd’hui, c’est à peine si les captures de ce crustacé dépassent 15 mil-