Page:Potvin - Puyjalon, le solitaire de l'Île-à-la-Chasse, 1938.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.
73
Puyjalon

…À moins que l’on en vienne aux moyens suggérés par M. de Puyjalon : industrialiser ou commercialiser la pêche : la réglementer sévèrement.[1]

Comme naguère Frank Forrester a prédit que sans de très sévères lois de protection on verrait, vers le milieu du XXe siècle, nos forêts désertes et sans voix. M. de Puyjalon n’a pas été moins pessimiste en ce qui à trait à nos eaux qui, sans ces mêmes lois de protection, seraient bientôt désertées par le saumon, la morue et le homard.

Henry de Puyjalon a signalé à maintes reprises dans ses rapports l’abondance des saumons dans la plupart des cours d’eau du Labrador canadien, surtout le saumon à chair rouge, comme d’ailleurs, le saumon à chair pâle, — ou slink, — ou « saumon allongé » également abondant dans certaines rivières comme celle des Es-

  1. Dans un rapport de l’Assemblée Législative en date du 16 avril, 1884, publié dans le volume des « Débats de la Législature » pour 1884, recueillis par M. Alphonse Desjardins, M. Faucher de Saint-Maurice, alors député de Bellechasse, attire l’attention de la Chambre sur l’un des rapports d’Henry de Puyjalon adressé au Commissaire des Terres de la Couronne et concernant les ressources naturelles du Labrador canadien et la meilleure manière de les protéger. Faucher de Saint-Maurice profite de l’occasion pour faire les plus grands éloges d’Henry de Puyjalon et donne dans ses discours de nombreux renseignements sur la Côte Nord du Saint-Laurent puisés dans les rapports de M. de Puyjalon. Il attire surtout l’attention de la Chambre sur la protection qu’il y aurait à établir pour conserver certaines espèces de gibier et, en particulier, pour le canard eider. Faucher de Saint-Maurice fut secondé dans ses remarques par M. Desjardins, député de Montmorency, qui dit, entre autres choses : « La province a lieu de se féliciter des services importants de M. le comte de Puyjalon et nul doute que cette Chambre comme le pays lui sont reconnaissants des services signalés qu’il rend par ses travaux. »