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Puyjalon

tion occulte des alluvions aurifères de la rivière Pocachoo ou Pocacchos, près de la grande rivière St-Augustin.

« La rivière Pocachoo prend naissance derrière les trois baies qui, dans le détroit, se trouvent juste en face de la haute mer, entre les deux grandes îles de Long Island et de James Island, puis, elle se dirige vers le nord-est pour se jeter dans la baie de St-Augustin un peu au-dessus de la rivière du même nom, à peu près à la hauteur de l’extrémité septentrionale de River Island.

« Ce cours d’eau traverse, sans nul doute, les roches décrites plus haut ; son bassin très plat, assez grand, est constitué par une masse de terre transportée et de sables, sur un sous-sol argileux.

« La légende veut qu’un particulier, écossais de naissance, ait trouvé dans les circonstances les plus inattendues, sur une des montagnes qui closent le bassin de la Pocachoo, une pépite d’or d’un volume considérable. Empressé de jouir de sa nouvelle fortune il quitta la côte et rentra dans sa patrie. Quelques mois après son retour en Écosse, atteint d’une maladie grave, il mourut, avant d’avoir profité de l’aisance providentiellement acquise ; mais avant de rendre le dernier soupir il confia le secret de sa fortune à son neveu. Ce-

    et vêtement. Il lui vint, enfin, une minime charge du gouvernement de la province et il partit alors pour aller demeurer à Québec où il fit la connaissance de Mlle Angélina Ouimet qu’il épousa…

    « Un jour il s’embarqua sur un pauvre petit canot, vraie coquille de noix, pour une expédition sur la Côte Nord, amenant avec lui le jeune Jules LeFrancois alors âgé de seize ans. L’aventure était périlleuse et le jeune homme en eut vite assez. Avant qu’il fut trop tard, il prit le train et regagna Québec…

    « Pour ce noble au cœur si large, l’argent ne comptait rien. Un jour où tout son avoir se résumait en un dollar au fond de son gousset, il se présenta un pauvre à la maison. Puyjalon prend son dollar et le donna au mendiant, sans regrets, et tout heureux de sa largesse… »