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Puyjalon

« J’ai négligé de signaler, à dessein, nombre de dépôts de pyrites qui parsèment les bords dont je viens d’énumérer les richesses minérales. Cette substance peu précieuse d’une extrême abondance dans toute cette région. Il ne faut pas perdre de vue que les schistes et grès cristallins, que les quartz compacts et micaschistes, gangues ordinaires de l’or, prennent un développement très vraisemblablement plus considérable encore qu’il ne m’a été possible de le constater dans cette exploration ; ce qui explique les faits qui vont suivre et donne une certaine créance aux récits que j’ai recueillis relativement à une exploita-

    « …Puis vint l’excellent comte Henry de Puyjalon arrivé à Québec en 1872, qui s’acclimata si bien à la vie paisible de cette maison hospitalière qu’il y demeura plusieurs années, ayant fait de la famille LeFrançois comme sa propre famille.

    « Outre le souvenir d’un homme de science, le comte de Puyjalon laissa en partant, lorsque le destin le prit ailleurs, celui d’un parfait gentilhomme, bon et charmant, au cœur plus grand que la bourse et dont la noblesse se manifesta bien autrement que par la couronne de comte que nous pouvions retrouver sur chacun des accessoires à son usage : couronne brodée sur fines toiles, sur objets divers, ciselée dans l’ivoire de choses très anciennes.

    « Il eut un fervent ami dans Oscar Dunn qui lui resta fidèle dans ses revers de fortune. Il aimait à venir souvent se délecter en se reposant avec cet ami sûr, cet homme de sciences ; tous deux devisant sur la vie et ses duretés.

    « Une mauvaise étoile poursuivit M. de Puyjalon même dans son pays d’adoption. Alors qu’il possédait encore un reste de fortune, il fit l’acquisition, à Château Richer, d’une immense terre à culture sur laquelle il avait découvert des carrières de pierre lithographique. Le comte possédait tous les secrets de cette science de la lithographie et il comptait tirer de cette terre des revenus considérables.

    « Il en fit donc l’exploitation, puis prépara un envoi considérable de ces pierres. Il en remplit un wagon complet qu’il expédia on ne sait où… Malheureusement son envoi resta sans résultat. Il n’en eut jamais de nouvelles. Tout son avoir fut anéanti et ce fut la fin de tout. Il ne lui restait plus un sou.

    « M. de Puyjalon demeura encore quelques années dans la famille LeFrançois qui lui fournit gratuitement nourriture