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Puyjalon

Puis, au ministre lui-même, qui était alors l’honorable M. E. J. Flynn, il écrivait :

« Il est vraisemblable que les faits intéressants qui concernent la technologie minérale de la côte, auraient été plus nombreux, si mon voyage s’était accompli dans des conditions normales. Le temps a été si mauvais, qu’à différentes reprises, j’ai perdu des spécimens minéraux auxquels je tenais, et que ce n’est pas sans avoir couru le danger de sombrer dans les plus périlleuses conditions que j’ai pu atteindre la limite assignée à mon exploration ; mais c’est là le modus vivendi obligé de ce genre de voyage, et j’en eusse fait, Monsieur le Commissaire des Terres de la Couronne, bon marché si les fonds mis à ma disposition n’avaient été aussi minces.

« Malgré l’économe la plus scrupuleuse, ces derniers ne suffirent pas à défrayer mon voyage et j’ai dû, pour gagner Paspébiac, vendre à vil prix mes armes et une partie de mon matériel de route.

« La somme de cinq cents piastres, à laquelle j’avais évalué le coût de mon expédition est bien la somme réelle qu’il m’était nécessaire d’obtenir pour couvrir tous mes frais.

« Je compte, Monsieur le Ministre, sur votre équité, et j’espère que vous voudrez bien me faire remettre le complément de cette somme qui, sans me laisser aucun émolument, suffira très juste à solder mes dépenses. »

S’est-on rendu à cette supplique du vaillant explorateur ? Nous croyons savoir que les finances de la province ne le permirent pas.

À cause des faits peu connus que recèle ce rapport de l’expédition de 1880 par Henry de Puyjalon nous croyons intéressant de publier la plus grande partie de