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Puyjalon

vreur de l’Amérique des Italiens, le 24 juin — jour de la Saint-Jean-Baptiste, le croirait-on ? — 1497, quand il vit le nouveau monde pour la première fois, fut également cette côte du Labrador. Quelle belle thèse à développer !…

On a toujours parlé du Labrador canadien, même avant toute autre contrée de notre pays, puisque c’est la première terre qui apparut aux yeux des blancs qui surgirent, voilà plus de quatre siècles, de la « Mer Ténébreuse ». Et même en Europe, on connaissait cette « terre ingrate » avant toute autre partie de l’Amérique Septentrionale. Par un caprice, disons de géographie humaine, cette première terre d’Amérique connue des blancs d’Europe est demeurée la seule à peu près ignorée de l’univers. Ainsi en fut-il de nos premiers endroits habités en Nouvelle-France. Tadoussac, premier poste fréquenté par les blancs au Canada, est resté un pauvre petit village tandis qu’Hochelaga et Stadacona, fréquentés après, sont devenus Montréal et Québec.

N’importe, on parle, comme on a toujours parlé, du Labrador. C’est que la Côte Nord du St-Laurent, le bas du fleuve et le Golfe, pour peu qu’on les étudie, constituent une mine extraordinairement riche pour la petite histoire comme tout ce territoire peut devenir une contrée d’une richesse inouïe en ressources naturelles. On a écrit déjà beaucoup sur ces parages mais il y aurait encore des volumes à écrire sur les légendes encore courantes, sur certains faits historiques peu connus, qui n’ont pu être encore complètement tirés au clair et que l’on ne peut placer ni dans le domaine de