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Puyjalon

de envergure ; mais ils échappent à toute investigation et à leur époque.

Mais nous avons les ouvrages de Puyjalon, diront les quelques rares personnes qui les connaissent aujourd’hui. Oui, mais alors, pas plus pour Puyjalon que pour les autres écrivains de son temps, la publicité ne venait battre ses rappels étourdissants de grosse caisse autour des « nouveaux parus ». Et c’est avec d’autant plus de plaisir qu’on ouvre aujourd’hui certains de ces bouquins nés, jadis, dans le silence, qu’aucun tapage n’avait encore désignés à l’attention et qui pourtant s’avèrent pleins d’intérêt dès les premières pages. On éprouve alors le sentiment égoïste de faire une découverte. On est frappé avant tout de la modestie des auteurs qui disparaissent tellement derrière leur sujet ; nous voulons dire qu’ils ont traité ce sujet de façon telle qu’on ne se préoccupe pas de leur personnalité et qu’on serait bien embarrassé de définir leurs qualités particulières.

Telle est l’impression que l’on peut avoir sur les œuvres de Henry de Puyjalon dont nous parlerons plus loin. Mais avant de faire connaître aussi intimement que possible la nature des travaux littéraires et scientifiques du comte de Puyjalon, il importe de montrer le champ d’action où il trouva la voie qu’il cherchait dès son arrivée parmi nous. Car, pendant les premières années de son séjour ici, à Montréal et à Québec, on sent qu’il attendait, non sans une certaine impatience, l’occasion d’agir. Et si, durant ces quelques années, son âme, prompte à l’enthousiasme, resta plutôt amorphe, ce fut faute d’un objet digne de l’occuper.