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Puyjalon

« Rappelez-vous toujours que la noblesse de race n’est plus qu’une charge, qu’une tradition qui ne peut et ne doit exciter qu’une seule vanité : celle du bien. Il n’y a plus à notre époque que deux noblesses : celle de l’Or et celle de l’Intelligence. Bientôt, je l’espère, il n’y en aura plus qu’une seule : celle de l’Intelligence pour laquelle celle de l’Or ne sera plus qu’un vêtement. J’espère fermement et je souhaite que vous viviez un jour où il en sera devenu ainsi ».

Ces fières paroles d’Henry de Puyjalon à ses fils étaient écrites sur un méchant bout de papier daté du 23 octobre 1901 de l’Île-à-la-Chasse.

Mais nous aimons à citer la fin de cette espèce de testament moral qui accompagne les notes généalogiques de sa famille et auxquelles nous venons de faire allusion :

« Depuis que ces notes », ajoute-il, « ont été écrites, ma femme m’a donné un second fils né sur l’Île-aux-Perroquets et auquel nous avons infligé les noms de Raymond-Roger.[1] Il a eu pour parrain l’abbé Condé Nadeau, missionnaire sur la côte, et Madame Jane Hamilton, de Longue Pointe.

Puis j’ai perdu ma pauvre femme, ma coco. Elle était toute ma vie et me voilà bien seul, à 60 ans. malgré vous deux que j’aime, mes chers enfants. »

Mais avant de faire connaître ce qu’il est possible de rapporter de la vie de Puyjalon sur la Côte Nord et

  1. Raymond-Roger, fils cadet d’Henry de Puyjalon, né sur l’Île-aux-Perroquets, est mort à Ottawa en 1929, à l’âge de 34 ans. — Son frère, Louis-Henry, vit encore (1938), à Ottawa. Il est né à Québec en 1884. Il est le seul survivant de la famille de Puyjalon. Voir correction apportée par l’auteur