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Puyjalon

pas aujourd’hui à relater si la déesse Fortune n’eut pas cessé de leur sourire.

Le comte Henry de Puyjalon appartenait à l’une des plus anciennes et des plus nobles familles du Limousin. On se l’imaginerait, peut-être parfois, sur l’une des îles solitaires qu’il a habitées dans les archipels de Mingan et de Betchewan, dans une remontée à contre courant dans le passé, rêvant à un petit château presque en ruines, perdu parmi les châtaigniers noueux, et qui a l’air de faire une promenade dans la verdure mouillée, évoquant le souvenir des ancêtres coureurs d’aventures militaires… Mais non, sans renier ni sa famille ni son héroïque passé, Henry de Puyjalon, probablement à la suite de manœuvres, dont il aurait toujours conservé le mauvais souvenir, de quelques chevaliers d’industrie fourvoyés dans sa famille, a renoncé à ses titres de noblesse. Il s’en est détaché et y pense le moins possible. Le fait est qu’il n’y tenait pas.

Un jour, en 1890. alors qu’il gardait le Phare de l’Île-aux-Perroquets, l’une des îles Mingan, — dont il fut le premier gardien, — Henry de Puyjalon se mit à dresser l’arbre généalogique de sa famille, remontant en l’an 1060, au temps des Padeosalicone ou Padiavalione — devenu Puyjalon dans la suite : « Notes », écrit-il en tête, « pour servir à l’histoire de ma famille si jamais elle en mérite une ». Rendu à l’année 1772, il note dans cette généalogie :

« Léon de Puyjalon, chevalier, président trésorier général des Finances en la Généralité de Montauban, etc., eut pour fils Martin de Puyjalon, chevalier, baron de Rocheblanque, du Bournissart, seigneur de Lastour-