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Puyjalon

Betchewan quand cette région était habitée : c’est le havre McLeod, du nom d’un capitaine de la Nouvelle-Écosse qui passa l’hiver de 1859 en cet endroit pour y faire, au printemps, la chasse aux loups marins. On commença à faire hiverner les goélettes en cet endroit dans l’hiver de 1873. Les hivers suivants, toutes les goélettes des pêcheurs de Betchewan étaient placées là. Mais ce ne fut pas pour longtemps, car en 1889 le dernier habitant de Betchewan quittait l’endroit pour aller résider à la Pointe-aux-Esquimaux, à dix-huit milles de là. Ce hameau de Betchewan fut établi en 1872 par à peu près toute la population de Kégaska qui était formée de pêcheurs émigrés des Îles-de-la-Madeleine en 1854. Pour des raisons qu’on ne connaît pas bien, ces anciens Madelinots vendirent leurs cabanes de Kégaska à de nouveaux colons venus de Terreneuve et s’en furent s’établir à Betchewan. Mais il faut croire que Kégaska n’était pas un endroit bien hospitalier, car ses nouveaux habitants, des Terreneuviens, le quittèrent à leur tour peu d’années après. En 1881, à Betchewan, on comptait trente familles. Mais comme Kégaska, en ces dernières années, Betchewan fut déserté et en 1905, à l’époque de la mort de Henry de Puyjalon, il ne restait plus qu’une seule famille du nom de Salsman.

À part la Pointe-aux-Esquimaux, aujourd’hui Havre Saint-Pierre — chef-lieu de la Côte Nord, — quelques coins seulement de la seigneurie de Mingan sont habités, mais la plupart temporairement. Sur les hauteurs se trouve un petit hameau habité surtout par des Indiens et quelques blancs qui vivent exclusivement de