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Disons que j’ai fait un rêve : essayer de réaliser un genre qui serait avant tout le récit d’une aventure vraie, la peinture d’une vie réelle, dont on a été le témoin, et qui, sans prétendre au même intérêt que le roman à fiction pure, emploierait les procédés de ce genre pour obtenir un maximum de vérité et de vie…

Le comte Henry de Puyjalon fut une des figures attachantes de la fin du siècle dernier en notre pays. Encore que sa mort ne date que d’un peu plus d’un quart de siècle ; encore qu’il ait vécu pendant trente ans parmi nous et qu’il ait laissé une œuvre dont les résultats ont eu incontestablement, par certains côtés, une sensible influence sur notre développement économique, il est à peu près inconnu parmi la génération présente. Aussi, à la suggestion, dois-je dire, de mon aimable préfacier, M. L.-A. Richard, ai-je cru intéressant de ressusciter en quelque sorte ce personnage qui mérite assurément de n’être point tout à fait oublié. Je l’ai envisagé d’un point de vue précis : dans le rôle qu’il a joué parmi l’évolution des habitants de nos forêts et de nos eaux ; rôle très important et injustement méconnu. Il était pour nous, à bien dire, un étranger ; et c’est pourquoi on peut être un peu honteux d’avoir reçu, sans chercher à en profiter, tant de leçons du parfait désintéressement de cet étranger.