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d’une vie réellement vécue, mêlée à des événements notoires, et dans laquelle on peut trouver avec les aveux de la vie intérieure et de la passion, le foisonnement des idées, des imaginations, des projets et des rêves, enfin, tout ce qui peut trouver place dans un roman au vrai sens du mot, ce récit, dis-je, ne pourrait-il présenter le même intérêt que le plus hardi des romans d’aventures, sans le moins du monde violer les lois les plus élémentaires du genre ?

On dit parfois d’une vie d’homme, ou de femme : « C’est un véritable roman ». Et on peut en effet, en lire le récit comme on lit une œuvre de pure imagination. Et puis, il est entendu dans le grand public qu’il n’y a d’intéressant que le roman. De là le genre de l’histoire romancée.

C’est au roman, ai-je cru, que s’apparente un peu la vie du comte Henry de Puyjalon ; en même temps que du récit de cette vie et de l’analyse de son œuvre s’élaborent des documents qui pourront servir à histoire sans se confondre avec elle. De sorte qu’en définitive ce que j’ai tenté de faire, ce n’est pas un roman et ce n’est pas non plus de l’histoire. À part, très légèrement, le début, et un peu la fin, le livre que je présente aujourd’hui raconte une vie nullement romancée ; c’est l’analyse sincère d’une œuvre magnifique…