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Puyjalon

Henry de Puyjalon était mort.

Alors, l’enfant, affolé, courant et pleurant, traverse l’île par un petit sentier tracé à travers le bois, et, parvenu sur l’autre rive, détache l’embarcation de son père qui reposait là, et seul, pagayant avec misère, aborde la terre ferme, à Betchouan, où il va réclamer du secours chez la seule famille du hameau : la famille Salsman.

Henry de Puyjalon, selon un désir qu’il avait exprimé, fut inhumé sur son île, près de sa cabane. Il dort là son dernier sommeil depuis trente-trois ans.

Et c’est vers ce coin de terre perdu au milieu des eaux du Saint-Laurent que s’élance en ce moment, de notre humble plume, en même temps qu’un hommage ému d’admiration, l’expression d’un vœu : celui de voir, un jour prochain, s’élever sur cette tombe solitaire et oubliée, une modeste stèle, une simple pierre tombale, quand ce ne serait que pour rappeler aux flots qui passent, chargés de poissons, aux oiseaux qui tourbillonnent au dessus des Mingan, celui qui les a tant aimés…

FIN