appels à la chasse, et de leurs yeux rouges, cherchent à percevoir les poissons glissant entre deux eaux. Il y a partout des dos noirs de loups marins qui émergent, mêlés aux dos blancs des marsouins : partout des bruits sourds, des piaillements, des claquements d’eaux fouettées. Des phoques, au large, soufflent à fleur d’eau.
Et voilà que tout à coup, avec une rapidité d’éclair, le spectacle change, devient tout autre. C’est maintenant un immense pays tout blanc de neige, qui s’étend à perte de vue : incommensurable ! Au milieu de plaines sans fin, des boqueteaux neigeux ou des blocs se dressent, géants pétrifiés et tors, au bord de vallées apocalyptiques. Plus loin, des monts à tiares cambodgiennes écrasent des clairières de leurs masses abruptes. Ils laissent voir de larges coulées de marbre blanc. Tout à coup, quel merveilleux spectacle ! Voici que descendent en longs défilés toutes les bêtes des forêts nordiques… Des orignaux aux lourds sabots accourent en longues foulées des plaines glacées et des savanes lointaines de l’Ungava ; des troupeaux interminables de caribous des bois au corps flexible venus des fourrés des Laurentides : ces chevreuils aux grands yeux pleins d’éclat descendent des collines boisées des cantons du nord de l’Ontario ; des ours bruns laurentiens, sournois et maraudeurs, qui auraient dû dormir au fond de leurs ténébreuses « waches », et qui se sont joints, lourds et patauds, au défilé ; des renards au museau allongé et à la tête ronde et finaude, aux allures vives et aux yeux perçants ; des lièvres, innombrables, aux jarrets élancés et à la mine éternellement effarée ; des castors aux formes lourdes et ramassées ; des loups aux regards de