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Puyjalon

seront ramenés à une même unité du même ordre sur laquelle pourra régner un empereur allemand si l’aplatissement humain coïncide avec l’aplatissement du sol. »

Toutefois, en attendant l’unification territoriale du Québec et du Labrador, on devrait adopter au sujet de cette partie de notre province, les deux dénominations que décrivit M. de Puyjalon pour désigner les deux Labrador constitués par la fameuse « supposed boundary » de l’arpenteur général Dennis. Il désignait sous le nom de « Labrador canadien », toute la partie de la Côte Nord du Golfe Saint-Laurent comprise entre les Sept-Îles et le Blanc-Sablon : et par « Labrador » tout court ou « Grand Nord », la région limitée par le 66e Méridien à l’ouest et l’océan à l’est, par la Baie d’Ungava au nord, le Golfe Saint-Laurent et le Détroit de Belle-Isle au sud.

Un esprit encyclopédique est aujourd’hui un phénomène rare, car si l’univers propose à ceux qui l’observent une infinité d’énigmes, presque tous les hommes se contentent de n’en déchiffrer que quelques-unes. Mais, toute proportion gardée, il peut se rencontrer pour une parcelle de la terre, de ces esprits qui sont capables d’agir, par une technique générale, sur la plus grande partie des êtres et des choses du petit coin de terre où ils vivent et qu’ils étudient.

Dans ce sens, on peut voir dans Henry de Puyjalon un de ces esprits qui, conscients de l’unité du petit monde qu’ils habitent, souhaitent, dirions-nous, avec ces petits morceaux de sagesse curieuse que sont les sciences particulières, reconstruire une image de leur petit