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Puyjalon

bolides n’en ont sur les corps stellaires qu’ils projettent. »

Telle est l’opinion, très résumée, que formulait sur cette question du Labrador, Henry de Puyjalon dans un savant fascicule intitulé « Labrador et Géographie » qu’il publiait en 1898 à l’Imprimerie Canadienne, à Montréal. Il en profitait pour faire connaître, encore une fois, la nature des immenses ressources de cette partie du pays qu’on a enlevée à la province de Québec.

Comprendra-t-on, un jour, que chaque pays, rejetant de plus en plus les limites conventionnelles imposées par la politique, désire tout naturellement étendre son influence sur toute la région qui, se rattachant à l’unité géographique qu’il possède, se sépare nettement, par ses particularités de structure, des régions adjacentes étrangères à cette influence ? Cette manière de comprendre la propriété nationale ne semble-t-elle pas logique ? Et c’est de cette façon qu’on aurait dû comprendre la propriété du Labrador. Henry de Puyjalon, ayant exprimé carrément cette « manière de comprendre la propriété nationale, » concluait, non sans une pointe du flegme nordique qu’il avait acquis à la suite du contact qu’il eut avec les « civilisés » dans la première partie de sa vie :

« Elle aura vraisemblablement, — à sa manière — la même durée que l’individu géographique » : c’est-à-dire qu’elle se perpétuera jusqu’au jour où l’aplatissement des saillies et le remplissage des failles, ayant ramené la surface terrestre au « niveau de base » — niveau de la mer — tous les individus géographiques