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Puyjalon

Il est heureux pour eux qu’ils aient eu dans la suite un défenseur, un ami même, dans la personne d’un homme qui a joui d’une haute réputation dans le monde scientifique, le Dr John M. Clarke, du Musée Géologique de l’État de New-York, qui s’est insurgé contre les propos de M. de Puyjalon à l’endroit des goélands dont il a pris la défense dans un article que publiait le « Bulletin de la Société de Géographie de Québec » de mai-juin 1916.

Le Dr Clarke ne croit pas que les goélands soient aussi gloutons, aussi rapaces, aussi bandits, enfin, que l’affirme Henry de Puyjalon, « bien qu’il leur arrive parfois », reconnaît le Dr Clarke, « d’enlever quelques harengs pris dans les filets des pêcheurs ou quelque morue séchant sur les chalands ». Le Dr Clarke se fait même poète pour décrire les « bandits » de M. de Puyjalon :

« Ce sont », dit-il, « des êtres de beauté avec leurs ailes gris bleu et leur plumage blanc comme neige auxquels l’outarde blanche de l’Île Bonaventure seule peut être comparée pour la grâce et l’habileté à construire son nid. Ils forment la majeure partie de la colonie d’oiseaux, tout à fait vénérable, qui à Percé vit, l’été, sur le rivage, à proximité des plus importantes pêcheries de Gaspé ».

Et le Dr Clarke continue sur ce ton un assez long panégyrique du goéland. Qui croire ? Ne pourrait-il pas arriver qu’il y eut une différence notable entre les goélands de la côte sud, les « êtres de beauté » du Dr